pauline vauthier emmi pikler photos

Ses débuts

Emmi Pikler (1902 – 1984) est médecin pédiatre et pédagogue de nationalité Hongroise.

 

Durant ses études de médecine en 1920, puis de pédiatrie, son travail se porte très rapidement sur le développement moteur de l’enfant et l’importance des soins qui lui sont prodigués. En effet, suite à ses observations et ses recherches, elle porte un regard sur les statistiques des accidents chez les enfants. Elle remarque que les enfants issus de familles aisées sont plus sujets aux fractures ou commotions (accidents de domicile ou au parc), que les enfants des quartiers ouvriers qui eux sont pourtant confrontés à plus de dangers dans les rues.

 

Une première idée émerge: L’intervention de l’adulte sur l’évolution du développement moteur de l’enfant engendre des conséquences.
L’enfant qui dispose d’une plus grande liberté motrice aurait une meilleure maîtrise de son corps et une meilleure connaissance de ses capacités et de ses limites.

Si nous donnons aux enfants suffisamment d'espace et de possibilités de libre circulation, ils bougeront aussi bien et gracieusement que les animaux: habilement, simplement, avec confiance et naturellement.

Emmi Pikler et son mari, après un déménagement à Budapest, expérimentent, puis confirment cette hypothèse avec leur premier enfant en 1930. Ils décident de ne pas intervenir dans ses acquisitions motrices, de respecter son rythme et de lui laisser la possibilité de se mouvoir librement et de jouer à sa guise. Par exemple, ils ne placent pas leur enfant dans une position qu’il n’aurait pas encore acquis par lui-même.

 

Emmi Pikler, en parallèle, exerce en premier lieu en tant que pédiatre de familles. Elle va ainsi suivre, conseiller et accompagner les familles dans ce sens.  Son travail est avant tout de faire accepter que l’enfant a des compétences innées et qu’il n’a pas besoin de l’adulte pour acquérir ses capacités motrices.

 

Les enfants sont capables d’atteindre seuls tous les stades du développement moteur. Ils peuvent apprendre sans aide à s’asseoir, à se tenir debout et à marcher.

Illustration Margot Vauthier pédagogie loczy

Mais elle ne s’arrête pas là. Pour optimiser les expérimentations de l’enfant dans l’acquisition de sa motricité, il lui faut un environnement conciliant liberté de mouvement et sécurité dans une relation de qualité parent-enfant.

Elle est l’une des rares personnes à avoir observé les nourrissons.

La pouponnière Loczy

pauline vauthier photo pouponnière loczy
© basisgemeinde

En 1946, le gouvernement hongrois lui propose de construire un lieu d’accueil jours et nuits pour enfants de 0 à 3 ans orphelins ou abandonnés.

 

La Pouponnière Loczy (nom de la rue) prend forme. Son parcours de pédiatre va permettre à Emmi Pikler de penser et construire cette structure selon ses principes et non de la façon « traditionnelle », fondée uniquement sur l’hygiène, les soins rapides et fonctionnels.
Sa théorie repose sur deux principes qui sont l’attachement et la motricité libre.

 

Une grande aventure commence pour Emmi Pikler qui deviendra Architecte, Organisatrice, Enseignante et Pédiatre de ce nouveau lieu d’accueil où les carences affectives des enfants accueillis sont dévastatrices

Illustration Margot Vauthier pédagogie loczy

 

 

C’est ainsi qu’émerge la Pédagogie Loczy, dont les principes sont :

 

  • Une activité indépendante : Liberté de mouvement,
  • Une relation privilégiée avec un adulte attentionné,
  • Un environnement qui favorise chez l’enfant la conscience de soi et des autres,
  • Un environnement qui favorise la bonne santé physique et psychique,

 

De cette pédagogie découle un épanouissement chez les enfants jusqu’alors jamais observé. Chaque enfant se développe de façon harmonieuse dans une « atmosphère thérapeutique ».

 

Cette réussite pousse Emmi Pikler et l’ensemble des nurses, en 1961, à former les autres professionnels des pouponnières hongroises. Pour cela, la pédagogue réfléchit et met en place des supports ludiques tels que des articles, des films, des photos… afin de transmettre au mieux son travail.
C’est à partir de 1970, qu’elle commence à écrire et publier des ouvrages. Voir bibliographie en bas de page.

À travers le monde

Les travaux d’Emmi Pikler et de ses collaborateurs étant rédigés en hongrois, ont mis du temps à dépasser les frontières.

C’est de façon complètement désordonnée que la pédagogie a malgré tout réussi à se diffuser internationalement: 

 

Professionnels des Etats-Unis, de France, d’Angleterre, d’Allemagne, d’Autriche, d’Espagne, du Québec… tous veulent venir voir la célèbre Pouponnière de la rue Loczy où les enfants évoluent de façon sereine et heureuse. Ils veulent s’y former et importer les recherches, leurs expériences, leurs observations toutes aussi surprenantes les unes que les autres dans leurs pays respectifs.

 

En 1979, Emmi Pikler prend sa retraite, mais elle continue d’accompagner et de développer ses travaux. La pouponnière est reprise par le Dr Judit Falk (anciennement adjointe d’Emmi).

 

Le 6 juin 1964, Emmi Pikler décède après une courte maladie à Budapest.
Dans plusieurs pays, des associations se créent pour perpétuer ses recherches. Le regard des adultes a ainsi changé sur le jeune enfant.
En 1986, la pouponnière a 40 ans. En hommage à Emmi Pikler, elle devient « l’Institut Pikler »

 

Ce n’est qu’en 1997 qu’une première association Internationale est créée, l’Association Internationale Pikler (Lóczy), AIP(L). Sa mission première est  d’aider financièrement l’Institut Pikler.

 

En 2006, une partie des locaux de l’Institut Pikler devient un lieu d’accueil enfants-parents et une crèche. En 2011, elle est complètement dédiée à la crèche.

Bibliographie

Vous souhaitez lire un article ou un ouvrage d’Emmi Pikler et de ses collaborateurs ?

 

-> Allez sur ce lien de L’Association Pikler Loczy de France.

Les explications afin d’y avoir accès sont indiquées dans le document.

 

  • Données de la recherche sur l’intégration sociale des enfants élevés dans l’Institut, page 3
  • Schémas de matériel et d’éléments à grimper, page 5
  • La présence de stagiaires : un aspect particulier de la lutte contre l’hospitalisme, page 5
  • Données sur le développement moteur des enfants du premier âge, page 5
  • Faut-il coucher le nouveau-né sur le dos ou sur le ventre ?, page 5
  • Manifestations actuelles du syndrome d’hospitalisme dans les pouponnières, page 5
  • Importance du mouvement dans le développement de la personnalité. Initiative – compétence, page 5
  • Que faire lors d’un développement particulièrement lent des grands mouvements moteurs?, page 5
  • Mouvements négligés, page 5
  • Se mouvoir en liberté dés le premier âge, page 9
pauline vauthier bibliographie emmi pikler

Illustration de cette page: Hotahki – Margot Vauthier

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *